En tant que parent, nous voulons protéger nos enfants de ce qui pourrait leur faire de la peine, leur causer du chagrin. Alors, parfois, nous allons soigneusement cacher nos larmes et afficher notre plus beau (ou faux ?) sourire... Mais est-ce bien la meilleure chose à faire ? Et est-ce véritablement bon pour nos enfants ? Saviez-vous qu'un bébé, déjà dans le ventre de sa maman, ressent les émotions de cette dernière ? De récentes études ont démontré que bébé est capable de ressentir le stress maternel pendant la grossesse : c'est fou, n'est-ce pas ? Pour protéger le foetus, l'utérus va même produire une enzyme qui a pour fonction de neutraliser le cortisol, qui est l'hormone du stress (on est quand même bien fait(e)s...) Ainsi, dès son plus jeune âge, notre enfant est sensible à ce que nous ressentons, aux émotions qui nous traversent. Pourtant, le jour où la question fatidique arrive, nous ne savons que dire : "Dis maman, pourquoi tu pleures ?" Nous n'osons pas toujours dire d'où vient notre peine, car nous avons peur de faire porter un poids trop lourd à notre enfant. Nous ne voulons pas l'inquiéter, ce qui est tout à fait louable. Le problème, nous l'avons vu, c'est que notre enfant SAIT que quelque chose ne va pas. Il SENT que maman a un problème... Lui répondre que "ce n'est rien", que "tout va bien" va inhiber l'enfant. Sans le savoir, nous lui montrons ainsi comment négliger ses propres émotions et comment les cacher "sous le tapis". Or, de même qu'un enfant a besoin d'apprendre à lire et à compter, de même un enfant a besoin de reconnaitre ses émotions et de bien les gérer. Autrement dit, de développer et construire son intelligence émotionnelle. Nier ses émotions fait baisser l'estime de soi de nos enfants. Bien sûr, il ne s'agit pas de plomber le moral de notre p'tit loup ni de lui déverser toute notre peine, au-delà de ce qu'il pourrait comprendre ou supporter. Mais il est important de mettre des mots sur ce que nous ressentons, pour que lui-même apprenne à reconnaitre ses propres émotions. Cela peut être partagé avec des mots tout simples, et dans la limite de ce que vous souhaitez qu'il sache : "Je me suis fâchée avec une amie, et cela me fait de la peine, car je l'aime beaucoup." "Je pense à quelqu'un qui me manque beaucoup." "Aux informations, j'ai entendu qu'il y a eu un grave accident dans tel pays, et cela me rend triste." Bien sûr, chacune de ces phrases est à adapter à votre contexte, mais surtout à l'âge de votre enfant : les tout-petits prennent les choses très à coeur, gardons-nous de trop leur en dire, au point qu'ils s'effraient ou s'attristent outre-mesure. Ces moments de partages peuvent aussi créer de magnifiques discussions avec votre enfant, qui créeront du lien entre vous. Et surtout, quand il traversera une émotion intense, votre enfant ou votre ado saura qu'il peut venir vous voir pour vous en parler. Pour un enfant, voir son parent nier une émotion qu'il ressent, est perturbant. Accueillir l'émotion que nous ressentons l'aidera à se construire. En résumé :
Les émotions sont nos amies ! Et il est bon que nos enfants puissent apprendre, au travers de nos vies, que nous les accueillons, les nommons et que nous les partageons aussi, lorsque nous en sentons le besoin 😊
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